Le dichroscope

Deux types de dichroscope

Les deux types de dichroscope : à calcite et de Londres

Les deux types de dichroscopes : à calcite et de Londres

Le dichroscope fait partie des outils de terrain très pratiques et qui tiennent dans une poche. Nous avons déjà vu avec le polariscope qu’un rayon lumineux blanc traversant une gemme anisotrope se décompose en deux rayons distincts, vibrant à 90° l’un de l’autre. Le dichroscope sert à séparer la couleur de chaque rayon lumineux qui traverse une gemme anisotrope. Dans les faits, quand on regarde la lumière transmise à travers une gemme anisotrope (en dehors de son axe optique), on observe une seule couleur, qui est en réalité composée de deux couleurs. L’œil humain ne peut pas faire la distinction, c’est pourquoi on se sert d’un dichroscope qui sépare ces deux couleurs. Voici par exemple la réaction d’un rubis synthétique au London dichroscope :

London dichroscope

Utilisation du London dichroscope

On voit bien ici la séparation des deux couleurs : rouge vif et rouge-mauve. Il est assez complexe de retenir les réactions des pierres au dichroscope car elle sont nombreuses, dépendent de la pierre et aussi de sa saturation en couleur. Cela permet toutefois de distinguer des pierres d’un lot facilement (spinelles synthétiques dans un lot de saphirs par exemple). Les réactions sont parfois assez faibles et dures à observer, notamment avec les pierres claires comme l’aigue-marine. En revanche, le fait de voir deux couleurs implique nécessairement une gemme anisotrope, qui permet de distinguer un spinelle d’un saphir par exemple. Le spinelle étant isotrope, quelque soit la direction dans laquelle on l’observe, il ne présentera qu’une seule couleur alors que le saphir en présentera deux. Autre cas de figure, on observera trois couleurs dans une tanzanite, ce qui empêchera de la confondre avec une autre espère minérale.

Il existe deux familles de dichroscope : le dichroscope à calcite, semblable à un tube, et le dichroscope de Londres, ressemblant à un filtre.

D’abord le dichroscope de Londres. Il est composé de deux filtres polarisants collés l’un à côté de l’autre, mais avec les rayures à 90°. Cela permet de filtrer les couleurs en ne laissant passer que celles vibrant dans une seule direction (cf photo ci-dessus) Il est très pratique pour les pierres d’assez grande dimension et jusqu’à une certaine distance (5 à 10 cm)

Le dichroscope à calcite est un tube dans lequel un cristal de calcite sépare le rayon lumineux entrant en deux rayons lumineux distincts. On y observe deux fenêtres (cf photo ci-dessous. Lorsque l’on observe une gemme anisotrope au travers du dichroscope à calcite, une couleur différente apparait dans chaque fenêtre.

Dichroscope à calcite

Dichroscope à calcite

Il y a deux choses importantes à retenir lorsque l’on utilise l’un ou l’autre de ces dichroscopes. La première chose est que l’on regarde toujours la lumière transmise, c’est à dire la lumière qui a traversé la pierre. Le corolaire de ceci est que le dichroscope est parfaitement inutile pour les pierres opaques. La deuxième chose importante est que si l’on observe la pierre suivant son axe optique, on ne verra qu’une seule couleur. Il est donc important de faire tourner le dichroscope sur lui-même, ainsi que la pierre, pour s’assurer que l’on est bien face à une gemme anisotrope. Ces précautions prises, l’usage de cet instrument est enfantin et ne posera aucun problème.

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